unsieclederetard

Melting pot du XXème siècle par un passionné !

Dimanche 19 mai 2013 à 21:10



J'ai eu l'occasion de participer à une grandiose reconstitution historique de ces terribles heures de 1914  le 5 et 6 septembre 2008 .

Jeudi 30 mai 2013 à 22:58


Il était une fois la Prohibition

File:Raid at elk lake.jpg

La Prohibition fait références à plusieurs périodes de la première moitié du xxe siècle où la fabrication, le transport, l'importation, l'exportation et la vente de boissons alcoolisées étaient prohibés dans certains pays, comme :

La Finlande (1919 à 1932), appelé kieltolaki ;

Le Canada (de 1900 à 1948 dans la province de l'île-du-Prince-Édouard (moins de 80 000 habitants à l'époque) et pendant de plus courtes périodes dans plusieurs autres provinces) ;

La Russie (1914 à 1925) ;

Les États-Unis (1919 à 1933).


Lexicalement parlant, la prohibition de quelque chose signifie l'interdiction de sa présence ou de son usage.

Ceci n'est pas toujours le fait des lois ou d'un gouvernement, comme les écoles qui, par exemple, peuvent prohiber le port de jupes courtes.


En ce qui a trait à l'alcool, le terme « prohibition » en jargon juridique, fait aussi référence aux autres lois interdisant la vente et la consommation d'alcool, en particulier, des lois locales qui ont un effet identique. Le 21e amendement, qui annulera la prohibition nationale aux États-Unis, donna explicitement à chacun des États le droit de limiter ou d'interdire l'achat et la vente d'alcool.


Ceci aura mené l'ensemble du pays à une mosaïque de lois par lesquelles l'alcool peut être légalement vendu dans la majorité des villes des États-Unis.


Cependant, environ 200 villes des États-Unis exercent toujours un contrôle sévère ou, encore, ont complètement aboli le droit d'acheter, de vendre ou de produire de l'alcool. En d'autre mots, la prohibition est encore appliqué, selon la loi municipale, dans ces villes.


Comme par exemple la ville d'Ashley en Arkansas. Les villes qui imposent des restrictions ou ont aboli la vente d'alcool se retrouvent surtout sur la cote Est et au Sud-Est des États-Unis ainsi qu'en Alaska.


Le premier État à limiter les ventes de boissons alcoolisées fut le Maine en 1851. En 1855, 13 États américains, appelés dry states, adoptèrent des mesures établissant la prohibition. Dans les années 1920, un regain d'intérêt pour les États secs émergent parmi la population Américaine.


Ce regain d'intérêt est aussi marqué d'une forte période d'intolérance laquelle durera environ 10 ans (de 1920 à 1930) et ramène à l'avant-scène certains mouvements civils radicaux tel le Ku-Klux-Klan prenant ouvertement parti en faveur de la prohibition .

La prohibition établie à l'échelle nationale par le 18e amendement de la Constitution des États-Unis Unis sera ratifiée le 29 janvier 1919 puis entérinée par le Volstead Act du 28 octobre de la même année.


Les mesures de prohibition proprement dites entreront en vigueur le 16 janvier 1920, alors que prendra effet le 18e amendement de la constitution.

Le Volstead Act sera ensuite amendé le 17 février 1933 par l'adoption du Blaine Act autorisant la production et consommation de boissons peu alcoolisées telles les bières légères ne contenant guère plus de 3,2 % degré d'alcool ou 4 % en volume. Le 18e amendement sera finalement retiré au cours de la même année par la ratification du 21e amendement de la Constitution.

Les effets et conséquences de cette prohibition seront souvent inattendus... Ainsi, certains bars se reconvertirent dans les sodas ou les bières sans alcool. Les populations urbaines d'Amérique, en particulier celles du Nord-Est du pays, résistèrent tant bien que mal à cet interdit : à New York, par exemple, on comptait plusieurs dizaines de milliers de speakeasies ou bars clandestins.


Les night-clubs,symboles des roaring twenties avec leurs fêtes et l'épanouissement du jazz se multiplièrent, de même que les caves et leurs passages souterrains secrets comme ceux du '21 Club' de la 52e rue rue à New York furent aménagés.


Les alcools de contrebande (moonshines) que l'on y vendait provenaient d'alambics clandestins qui produisaient de l'alcool souvent frelaté. En outre, on pouvait légalement obtenir de l'alcool sur ordonnance médicale (whisky médicinal).



La production d'alcool tombant aux mains de bandes criminelles ou de fabricants clandestins, échappait alors à tout contrôle et la qualité finale du produit pouvait ainsi varier. Dès lors, de nombreux cas de buveurs atteints de cécité ou de graves/multiples lésions cérébrales, furent répertoriés suivant l'ingestion d'un bathtub gin concocté à partir d'alcools industriels et autres poisons chimiques.


Un incident resté dans les mémoires est lié au fameux brevet médical patent medicine du gingembre de Jamaïque Jamaica ginger, plus connu sous le nom de « Jake » par ses consommateurs/victimes. Ce 'médicament' de triste mémoire possédait un taux d'alcool particulièrement élevé tout en permettait, à ceux qui le consommaient, de contourner les lois interdisant la consommation d'alcool. Alerté, le département du Trésor des États-Unis exigea que l'on en modifie la formule de manière à le rendre tout à fait imbuvable.





Certains revendeurs peu scrupuleux, altéraient leur produit en y ajoutant un peu de plastifiant industriel afin de tromper et contourner les résultats des tests gouvernementaux.




En conséquence, des dizaines de milliers de victimes auront été atteinte de paralysie des mains et des pieds, souvent de manière permanente. La production et distillation amateur de telles liqueurs n'étant pas sans danger pour le producteur lui-même, le matériel par trop souvent primitif utilisé, explosait et provoquait parfois des incendies aux ravages considérables.


L'on fera appel, aussi, à la distillation sauvage d'écorce de bois entraînant la synthèse du méthanol qui, comme l'éthanol, provoque l'ivresse mais détruit progressivement le nerf optique puis tout le système nerveux.


Ces incidents auront été provoqués par l'ignorance des propriétés de ce composé, mais certains affirment que le gouvernement américain serait impliqué dans l'empoisonnement d'alcools industriels empoisonnant souvent les buveurs volant les produits frelatés de la contrebande. Avec le recul des années, l'on estime le bilan de la consommation de méthanol à plus d'un millier de morts.




Beaucoup de notables et politiciens américains ont reconnu posséder et consommer de l'alcool durant la prohibition : le 21 Club de New York était, entre autres, fréquenté par Jimmy Walker, le maire de l'époque.


L'antinomie subsistant entre la législation et les pratiques couramment admises de l'époque, aura fait naître et entretenu au sein de la population, un mépris de taille à l'égard des autorités de l'État alors vues et considérées hypocrites.


La satire cinématique des cinéastes de l'époque prit ainsi de multiples formes, incluant de films célèbres tels les Keystone Cops et alors que certaines personnalités d'exception trouvèrent grâce aux yeux de la population américaine.

Ainsi en alla-t-il des activités et interventions d'Eliot Ness et de son équipe de choc composée d'agents du Trésor, surnommée "Les Incorruptibles" ('The Untouchables', en anglais).

Une autre exception du même acabit fut celui réunissant le duo Izzy Einstein et Moe Smith, agents de la prohibition à New York, simplement désigné 'Izzy and Moe'.


La presse américaine se faisant dithyrambique, décrivit inlassablemement les qualités de ces rares exemples de probité : l'honnêteté proverbiale de Ness alliée à son talent pour les relations publiques et aux méthodes plus excentriques et dissimulées d'Izzy et Moe mais cependant tout aussi efficaces.

La Prohibition fournira maintes opportunités alléchantes pour les ténors du crime organisé qui mettront alors sur pied des filières d'importation, des fabriques ou encore un réseau élaboré de distribution illégale de boissons alcoolisées aux États-Unis, notamment par le biais des célèbres Speakeasies.



À Chicago les Genna, famille d'origine sicilienne et Al Capone prendront la tête de ces trafics d'alcool et renforceront grandement leur empire criminel grâce aux immenses profits générés par les ventes illégales d'alcool.


Eliot Ness s'opposera alors à Al Capone dans un combat épique devenu légendaire mais ne réussit pas cependant à faire tomber le criminel pour méfaits graves (vente d'alcool ou meurtre), mais invoquera alors les « privilèges indissociables au droit de la personne » pour finalement l'inculper sous le coup d'une loi fédérale, contournant les juridictions législatives (les juges corrompus protégeant Capone au niveau local).


Celui-ci se verra alors condamné à la peine maximale prévue (11 ans)pour fraude fiscale. Au total et en définitive, les lois sur la Prohibition seront peu appliquées ou efficaces. Malgré le fait qu'il y eut plusieurs arrestations, peu de condamnations s'ensuivirent.


Plusieurs facteurs expliquent une telle incurie : d'abord les policiers et les juges lesquels étaient, pour la plupart, soudoyés et corrompus puis, ensuite, l'État fédéral manquait de moyens pour contrôler et appliquer les lois sur la prohibition,les frontières des États-Unis étant par trop immenses.


Beaucoup de problèmes sociaux furent engendrés par l'ère de la prohibition.


Un marché noir extrêmement rentable et souvent violent de l'alcool se développera. Le racket illicite du trafic de l'alcool s'étendra lorsque de puissants gangs réussiront à infiltrer et corrompre les agences dont la mission était justement de veiller à l'application de la prohibition. Les boissons les plus fortement alcoolisées gagnèrent en popularité car leur pouvoir enivrant élevé rendait leur contrebande plus rentable. Enfin, faire respecter la prohibition aura un coût élevé qui, ajouté à l'absence de revenu provenant des taxes légales sur l'alcool (soit environ 500 millions de dollars américains annuellement pour l'ensemble du pays), aura alors durement entamé les réserves financières de l'État américain.


La Prohibition aura un impact notable sur l'industrie légale de l'alcool au sein des États-Unis. Au moment où fut abrogée la loi, seule la moitié des brasseries d'avant la prohibition étaient encore ouvertes et la plupart des petites brasseries artisanales furent alors définitivement éliminées.


Ainsi, seules les grandes brasseries industrielles survécurent à la prohibition et la bière américaine en vint, dès lors, à être méprisée car elle ne présentait aucun caractère distinctif hormis celui de n'être qu'un produit de consommation de masse. Les connaisseurs de cette boisson se plaignirent alors de sa faible qualité ainsi que du manque de variété de la production.


Certains jugèrent qu'il fallut attendre les années 1980 pour en arriver à considérer qu'un minimum de savoir-faire fût alors récupéré par les brasseurs américains.

Le maître-brasseur Fred Maytag sera alors crédité pour le retour et renouveau de la tradition du brassage de la bière aux États-Unis et la révolution provoquée par le retour des microbrasseries sortira l'industrie brassicole américaine de son impasse et état de décadence antérieur.


En guise de comparaison, les partisans actuels de la légalisation pour la consommation de drogue et la lutte actuelle menée par les autorités publiques contre les drogues illicites en circulation est apparemment semblable aux effets et aux buts recherchés par les tenants de la prohibition des années 1920-1930.


Voici des petits clichés inspirés de la Prohibition :


 





Image

La scène aurai pu se passer un bar servant de repère à la pègre .

Notre barman n'a désormais plus véritablement de client , mais il a trouver un autre moyen de gagner de l' argent en étant :" porte flingue" occasionnel pour gangsters .

Il astique un pistolet mitrailleur Thompson m1928 ( réplique innofensive ) .

<< Page précédente | 1 | 2 | Page suivante >>

Créer un podcast